Le début d'une nouvelle ère (2008)
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Le début d'une nouvelle ère
Depuis 1998, la ville de NEUILLY-SUR-MARNE accueille le départ de la plus prestigieuse des marches de grand fond. Sans en être fier, je suis personnellement heureux de voir défiler mes amis marcheurs dans cet Hôtel de Ville où je me suis marié et où j’ai gardé de si bons souvenirs à l’époque où je portais les couleurs du club. NEUILLY-SUR-MARNE est aujourd’hui fidèlement associée au PARIS-COLMAR et l’action toujours aussi discrète de Michel MEHEUST, le premier Maire-adjoint n’est pas étrangère à cette communion. Cette année encore, les enfants des centres de loisirs, les enfants des associations sportives et les scolaires sont venus en nombre pour marcher autour de la Mairie. Des enfants de CHARLY-SUR-MARNE et de VILLIERS-SAINT-DENIS sont venus grossir les rangs des jeunes marcheurs et cet après-midi sportivo-récréatif fût pour eux une réelle bouffée d’oxygène.
18h00 : L’animateur commence sa présentation et les concurrents des trois catégories se succèdent sur le podium avant de rejoindre la ligne de départ. Des membres de l’équipe de France vêtus de leur maillot tricolore se mêlent au peloton et sans chercher la performance, ils côtoient pour quelques hectomètres ou quelques kilomètres les marcheurs de longues distances.
20h15 : En raison de travaux, l’itinéraire dans la traversée de GUERMANTES est modifié et le peloton emprunte une route parallèle au milieu des pavillons. Ce changement permet aux riverains de découvrir nos athlètes et les applaudissements des riverains sont sincères et nourris. Sans forcer outre mesure, Sébastien BICHE le champion de France du 50 kilomètres marche arrive largement détaché à VILLENEUVE-LE-COMTE, terme du prologue et premier poste contrôle signature. Le prologue de la catégorie promotion est remporté par Franck GUILLEMANT. Le Roubaisien endosse son premier maillot jaune « SPORTS AKILEINE », il vient de régler au sprint un Cédric DOUBLET qui semble très affûté.
Classement des élites à VILLENEUVE LE COMTE – 28,1 km : DVORETSKI 22h00 GIROD 22h01 COSTILS 22h02 RODIONOV 22h03 BUNEL 22h03 OSIPOV 22h04 LUKASHEVICH 22h04 VARAIN 22h06 BRUNET 22h13 NAUMOWICZ 22h14 DUFRIEN 22h15 BERT 22h16 FRECHENGUES 22h23 MARSHALL 22h24 DIEN 22h30 ALBRECHT 22h30
Classement des féminines à VILLENEUVE LE COMTE – 28,1 km : VARIN 22h05 ANXIONNAT 22h16 FORGET 22h24 ALVERNHE 22h28 GUIZONNE 22h29
Classement promotion à VILLENEUVE LE COMTE – 28,1 km : GUILLEMANT 21h48 DOUBLET 21h48 CHAMMARTIN 21h53 RUELLE 21h57 THIBAUX 21h58 CHATILLON 22h01 CYS 22h05 SCHAERLAECKENS 22h06 GENIN 22h06 THEVENIN 22h14 BOVIN 22h14 ASSELOS 22h14
Les marcheurs de la promotion et ceux invités par étapes se sont arrêtés. Il ne reste plus maintenant que 21 concurrents dans la descente de TIGEAUX. Les 5 féminines vont accompagner les élites jusqu’à VITRY LE FRANCOIS, et les écarts vont se creuser rapidement entre la tête de la compétition et l’arrière puisque les femmes n’ont pas d’horaire de fermeture imposé avant le PCS de CHALONS EN CHAMPAGNE. Un doute a subsisté jusqu’aux derniers instants quant à une éventuelle et très importante déviation en raison de travaux à la sortie de VILLENEUVE LE COMTE. Heureusement, les travaux n’ont pas commencé et le tronçon jusqu’à LA FERTE est maintenu sur le parcours habituel.
Ces 32 kilomètres sont cruciaux dans PARIS-COLMAR car c’est durant ce passage que les marcheurs entrent véritablement dans la compétition. Ils sont seuls devant leur véhicule suiveur ; nombre d’entre eux ont choisi la musique pour seul accompagnement et la nuit nous offre une magnifique pleine lune qui se lève au passage entre SERBONNE et CRECY LA CHAPELLE.
Sergueï DVORETSKI assume son rôle de favori et reste l’unique marcheur à plus de 9 km/h de moyenne. La route est encore longue mais il creuse un écart substantiel sur ses adversaires et psychologiquement, cette stratégie me fait penser à celle adoptée par Alexeï RODIONOV en l’an 2000. Partir sans jamais se retourner et assommer ses rivaux au fil des kilomètres. COSTILS trace maintenant la route de GIROD, Alexeï les tient en point de mire et le jeune Nicolaï LUKASHEVICH préfère jeter l’éponge au 50ème kilomètre afin de ne pas retarder son ami OSIPOV. C’était convenu et il a honoré son invitation, mais on ne peut pas résister longtemps sur un COLMAR à un tel rythme si l’on est à court d’entraînement et de préparation. Au 60ème km, les positions paraissent conformes à mes prévisions, même si je suis surpris du départ assez lent de Dominique NAUMOWICZ, et de la dernière place occupée par Daniel DIEN.
Dans la catégorie féminine, la compétition prend forme et Dominique ALVERNHE retrouve son allure et son style. Elle est la plus rapide sur ces 32 kilomètres et reprend une place en dépassant Catherine FORGET ; elle grappille même 9 minutes à Sylviane VARIN confortablement installée en tête. Daniel DIEN compte maintenant 6 minutes de retard sur Jacky ALBRECHT et se situe déjà 16 minutes derrière Jacqueline GUIZONNE. Les bénévoles de LA FERTE sont toujours aussi accueillants et les boissons et sandwiches offerts aux spectateurs sont toujours appréciés et engloutis avec autant de gourmandise. Comme chaque année, cet arrêt pour les organisateurs et les suiveurs est salutaire et c’est déjà l’occasion de tirer les premiers enseignements d’une compétition qui n’en est qu’à ses balbutiements.
Classement des élites à LA FERTE SOUS JOUARRE – 59,6 km : DVORETSKI 01h31 COSTILS 01h38 GIROD 01h38 RODIONOV 01h39 OSIPOV 01h43 BUNEL 01h49 VARAIN 01h59 DUFRIEN 02h05 NAUMOWICZ 02h06 BRUNET 02h16 BERT 02h18 FRECHENGUES 02h31 MARSHALL 02h31 ALBRECHT 02h49 DIEN 02h55
Classement des féminines à LA FERTE SOUS JOUARRE – 59,6 km : VARIN 02h17 ANXIONNAT 02h30 ALVERNHE 02h31 FORGET 02h32 GUIZONNE 02h39
Une fois LA FERTE passée, la solitude pèse assez vite sur les concurrents. C’est le moment critique d’une première nuit toujours délicate à négocier. Ce sont les premiers arrêts soins pour les pieds, c’est bien évidemment l’heure des premiers coups de barre et le temps semble se figer sur les routes toboggans qui nous mènent à travers LUZANCY, MERY et CROUTTES SUR MARNE. Les féminines se regroupent sous l’impulsion de Jacqueline GUIZONNE très régulière ; elle est la plus rapide à cet instant. Elle se rapproche à 4 minutes de Claudine ANXIONNAT qui accuse un départ peut être trop rapide comme à son habitude. Dominique ALVERNHE de son côté profite du profil accidenté pour revenir au contact de Sylviane VARIN.
Loin devant, Sergueï DVORETSKI et Urbain GIROD marchent à 10 km/h tout rond. En 16 kilomètres, ce n’est pas suffisant pour assurer une avance considérable, mais à CHARLY SUR MARNE, Pascal BUNEL en 6ème position est déjà à une demi-heure, Dominique BERT le 11ème est à 1 heure et Daniel DIEN qui stabilise l’écart avec ses prédécesseurs est à 1h44.
Classement des élites à CHARLY-SUR-MARNE – 76,1 km : DVORETSKI 03h10 GIROD 03h17 RODIONOV 03h20 COSTILS 03h21 OSIPOV 03h26 BUNEL 03h38 VARAIN 03h44 NAUMOWICZ 03h49 DUFRIEN 03h50 BRUNET 04h03 BERT 04h11 FRECHENGUES 04h23 MARSHALL 04h33 ALBRECHT 04h47 DIEN 04h54
Classement des féminines à CHARLY-SUR-MARNE – 76,1 km : VARIN 04h19 ALVERNHE 04h23 FORGET 04h26 ANXIONNAT 04h28 GUIZONNE 04h32
Sylviane doit être renseignée sur son avance par rapport à Dominique ALVERNHE. Elle réagit aussitôt et réussit à reprendre quelques distances. Dominique ne perd que 3 minutes et derrière, les 3 autres prétendantes au podium ne sont séparées que par 3 minutes au 91ème kilomètre. Jacqueline GUIZONNE continue sa remontée tandis que Claudine et Catherine marquent le pas.
En élites, à près de 9 km/h, Sergueï ne prend que 3 petites minutes au suisse GIROD qui effectue un très beau début d’épreuve. Alexeï perd une minute supplémentaire par rapport au leader, et derrière les suivants ont trouvé leur rythme pour attendre le lever du jour dans les meilleures conditions. Dominique NAUMOWICZ et Pascal DUFRIEN sortent du lot en se rapprochant sensiblement, comme Daniel DIEN qui ferme toujours la marche mais à seulement 2 minutes de Jacky ALBRECHT.
Classement des élites à CHATEAU-THIERRY – 91,2 km : DVORETSKI 04h51 GIROD 05h01 RODIONOV 05h05 COSTILS 05h10 OSIPOV 05h18 BUNEL 05h36 VARAIN 05h37 DUFRIEN 05h37 NAUMOWICZ 05h38 BRUNET 06h02 BERT 06h03 FRECHENGUES 06h19 MARSHALL 06h42 ALBRECHT 06h55 DIEN 06h57
Classement des féminines à CHATEAU-THIERRY – 91,2 km : VARIN 06h14 ALVERNHE 06h21 ANXIONNAT 06h31 FORGET 06h32 GUIZONNE 06h34
Comme chaque année, je remonte tous les concurrents un à un afin de faire un point complet après les 100 premiers kilomètres. Ce n’est plus Daniel DIEN en dernière position mais l’anglais Kévin MARSHALL. Kévin s’est arrêté longuement pour des soins et une grande toilette. Les minutes laissées ont été trop nombreuses et Daniel compte déjà un kilomètre d’avance sur lui. Puis, je remonte successivement Jacky ALBRECHT, Cathy FORGET qui commence à pencher et à souffrir, Jacqueline et Claudine, Dominique ALVERNHE juste derrière Bernard FRECHENGUES, Sylviane, Roger BRUNET, Dominique BERT, Cédric VARAIN, les deux Pascal DUFRIEN et BUNEL, Dominique NAUMOWICZ qui pointe maintenant en 6ème position, puis COSTILS, OSIPOV et enfin le podium provisoire, RODIONOV, GIROD et DVORETSKI.
Si l’anglais, à l’arrière, marche à 6,5 km/ de moyenne, devant le rythme n’a guère baissé et il oscille entre 8,6 et 8,8. La répétition des montées et descentes commence à faire mal aux jambes, les arrêts toilettes, soins et changements de vêtements occasionnent de nombreux dépassements aussitôt modifiés. La journée de jeudi ne fait que commencer et les bouleversements sont loin d’être terminés. Les podologues font eux aussi un premier gros état des lieux depuis l’arrière et ils sont étonnés de voir des pieds en bon état après déjà quinze heures de compétition. Je m’arrête à TRELOU pour voir le classement et dire un petit bonjour. Je croise Alain CARCAILLON qui sort de la boulangerie et sans réfléchir je lui fais croire d’un ton très sérieux que Daniel n’était pas bien et qu’il vient d’arrêter. C’est trop tard, les mots sont lâchés et je vois la mine d’Alain se décomposer, en croyant à mon affirmation. En réalisant l’erreur involontaire que je venais de faire je le rassure et lui dis qu’au contraire Daniel a repris du poil de la bête (c’est normal pour le seul barbu du peloton). A cet instant, j’ai réalisé que les accompagnateurs sont eux aussi sur l’épreuve pour leur marcheur et qu’il y a des choses à ne pas dire, c’est promis, je retiendrai la leçon.
Classement des élites à TRELOU-SUR-MARNE – 112,9 km : DVORETSKI 07h23 GIROD 07h29 RODIONOV 07h38 OSIPOV 07h50 COSTILS 07h52 NAUMOWICZ 08h12 BUNEL 08h23 DUFRIEN 08h29 VARAIN 08h31 BERT 08h56 BRUNET 09h00 FRECHENGUES 09h10 ALBRECHT 09h50 DIEN 10h00 MARSHALL 10h07
Classement des féminines à TRELOU-SUR-MARNE – 112,9 km : VARIN 09h04 ALVERNHE 09h15 ANXIONNAT 09h37 GUIZONNE 09h43 FORGET 09h55
Nous sommes au quart de la compétition et en regardant les temps de passage à TRELOU, je pense que la sélection a été très bonne et sauf problèmes physique ou matériel, les participants devraient aller très loin et la quasi-totalité devraient franchir la ligne d’arrivée samedi.
Les moyennes horaires correspondent à celles réalisées lors des épreuves sélectives hormis Daniel DIEN qui n’est pas à son rythme habituel. Je suis agréablement surpris par la marche d’OSIPOV qui découvre cette compétition, par la détermination de GIROD et de COSTILS, et par la bonne position de DUFRIEN. Pascal a difficilement digéré sa longue maladie d’après Guadeloupe et il est à cours de kilométrage. Il joue cependant sa carte à fond et je suis heureux de le voir très appliqué après 120 bornes. Les marcheurs composant la relève, BUNEL, VARAIN et BERT, ALBRECHT sont largement dans leurs tableaux respectifs et BRUNET, FRECHENGUES jouent la prudence. Seul Kévin MARSHALL accuse un coup de fatigue à ce moment de l’épreuve, mais à 7,5 km/h de moyenne générale après 113 km et avec plus d’une heure d’avance sur l’horaire de fermeture, il peut voir venir et je connais sa régularité pour qu’il puisse aller loin. Pourquoi n’a-t-il pas pris le départ avec la catégorie promotion comme nous lui suggérions, je n’ai pas la réponse, toujours est-il qu’il honore de la plus belle des manières son invitation et son choix est très respectable.
Dans la catégorie féminine, elles ont maintenant largement dépassé la mi-course de leur première étape. Sauf pépin, elles sont largement dans les temps pour atteindre CHÂLONS EN CHAMPAGNE avant 22h00 et elles devraient toutes les cinq rallier VITRY LE FRANCOIS. Sylviane VARIN, à plus de 8 km/h de moyenne générale ne possède que 11 minutes d’avance sur Dominique ALVERNHE dont le départ prudent lui a été bénéfique ; Claudine ANXIONNAT compte seulement 6 minutes d’avance sur Jacqueline GUIZONNE et Catherine FORGET commence à ressentir les séquelles d’une blessure incomplètement guérie. Les 18 kilomètres entre TRELOU et REUIL n’apportent guère de changement au classement. Sergueï a repris 3 minutes à Urbain, et Alexeï qui coince un peu se trouve maintenant à la portée de Dimitri OSIPOV. Derrière, Daniel DIEN et Kévin MARSHALL font un bon secteur mais pointent désormais à plus de 3h00 de la tête.
Les femmes marchent bien elles aussi et Dominique ALVERNHE se rapproche à 8 minutes de Sylviane ; Jacqueline connait un passage à vide et Catherine la suit à deux petites minutes seulement.
Classement des élites à REUIL– 131,2 km : DVORETSKI 09h06 GIROD 09h15 RODIONOV 09h28 OSIPOV 09h35 COSTILS 09h49 NAUMOWICZ 10h21 DUFRIEN 10h28 BUNEL 10h29 VARAIN 10h47 BERT 10h58 FRECHENGUES 11h06 BRUNET 11h35 ALBRECHT 11h58 DIEN 12h13 MARSHALL 12h19
Classement des féminines à REUIL – 131,2 km : VARIN 11h12 ALVERNHE 11h20 ANXIONNAT 11h50 GUIZONNE 12h12 FORGET 12h14
Il n’y a pas de maillot à pois rouge sur PARIS-COLMAR, mais tous les connaisseurs et les spectateurs occasionnels s’arrêtent dans la côte de VENTEUIL pour apprécier l’effort à sa juste valeur et apporter un soutien indéniable par leurs applaudissements. Ces quelques kilomètres de montée assez pentue font souffrir les organismes déjà éprouvés par 130 kilomètres consécutifs. Les souffles, le balancier des bras, la différence de foulées, l’expérience et l’entraînement sont autant de facteurs qui influent sur les comportements et les allures. Mais VENTEUIL n’est qu’un village traversé car il faut ensuite redescendre sur CUMIERES, les genoux et les cuisses commencent à être très douloureux. Une déviation a été mise en place pour tous les véhicules suiveurs dans la traversée d’EPERNAY mais les concurrents empruntent l’itinéraire habituel pour rejoindre le contrôle.
En féminines, la marcheuse de VERNON profite de ce parcours accidenté pour distancer Claudine et surtout Dominique ALVERNHE. La Montpelliéraine pointe à près d’une heure et Jacqueline et Catherine ont-elles aussi perdu 15 minutes chacune. De son côté, le russe DVORETSKI a plus de mal à creuser l’écart sur ses poursuivants. En 12,6 kilomètres, il ne grappille que 6 minutes au suisse et 7 sur RODIONOV. Dimitri OSIPOV ne fait pas de bruit, mais c’est lui qui fait la bonne opération en se rapprochant d’Alexeï. Deux minutes seulement les séparent au PCS d’EPERNAY. La cité où réside Jean-Claude GOUVENAUX n’apporte aucune autre surprise. Daniel DIEN s’est ressaisi et il ne compte plus que deux minutes de retard sur Kévin MARSHALL. Tous deux ont dépassé Catherine FORGET, et c’est maintenant la lyonnaise qui ferme la marche.
Classement des élites à EPERNAY – 143,8 km : DVORETSKI 10h48 GIROD 11h03 RODIONOV 11h17 OSIPOV 11h19 COSTILS 11h44 DUFRIEN 12h23 NAUMOWICZ 12h25 BUNEL 12h33 VARAIN 13h04 FRECHENGUES 13h08 BERT 13h13 BRUNET 13h43 ALBRECHT 14h02 MARSHALL 14h21 DIEN 14h23
Classement des féminines à EPERNAY – 143,8 km : VARIN 13h14 ALVERNHE 13h32 ANXIONNAT 14h07 GUIZONNE 14h30 FORGET 14h46
En ce milieu du jeudi, pour chaque marcheur il ne faut pas réfléchir et il faut marcher, marcher encore, marcher toujours en attendant la fraîcheur du soir. La plupart connaissent la musique et même les paroles, mais celles et ceux qui découvrent cet interminable passage entre EPERNAY et CHÂLONS vont s’en souvenir. Lignes droites, chaleur, grands champs à perte de vue ne sont que quelques paramètres de ces 36 kilomètres.
En habituée après son « grand » COLMAR l’an passé avec les élites, Sylviane s’en sort à merveille. Elle augmente son écart avec toutes ses rivales, 6 et 7 minutes par rapport à Claudine et Dominique, mais déjà 19 minutes sur Jacqueline et 32 minutes par rapport à Catherine. Sa bonne connaissance du parcours devrait lui permettre de se détacher progressivement pour être à l’abri de ses rivales dès son arrivée à VITRY. En élites, DVORETSKI est le seul à parcourir les 162 kilomètres à plus de 9 km/h. Encore le plus rapide sur ce tronçon, son allure ne lui permet pas d’assurer une marge suffisante sur ses poursuivants. GIROD a perdu 10 minutes, mais son compatriote OSIPOV a dépassé RODIONOV et n’est qu’à une demi-heure. Dominique BERT marche à 6 à l’heure et, en queue de peloton, Kévin MARSHALL ne compte plus que 45 minutes d’avance par rapport à l’horaire de fermeture du PCS. Il doit maintenant être très vigilent pour limiter les pertes de temps inutiles.
Classement des élites à CONDE-SUR-MARNE – 161,8 km : DVORETSKI 12h55 GIROD 13h20 OSIPOV 13h27 RODIONOV 13h29 COSTILS 14h07 DUFRIEN 14h44 BUNEL 14h56 NAUMOWICZ 14h59 FRECHENGUES 15h21 VARAIN 15h39 BERT 16h10 BRUNET 16h20 ALBRECHT 16h33 DIEN 16h57 MARSHALL 17h15
Classement des féminines à CONDE-SUR-MARNE – 161,8 km : VARIN 15h52 ALVERNHE 16h17 ANXIONNAT 16h51 GUIZONNE 17h27 FORGET 17h56
PARIS-COLMAR nous procure des renversements de situations incroyables. Alors que l’on imaginait la championne de France de marche de grand fond partie pour assommer ses adversaires, Sylviane coince avant l’entrée dans CHÂLONS EN CHAMPAGNE. Dominique ALVERNHE qui ne lâche rien en profite pour lui reprendre une minute. Une seule minute, ce n’est rien, mais pour le moral, cette minute peut compter. Claudine pour sa part est encore plus rapide et réduit l’écart de 10 minutes. Jacqueline GUIZONNE découvre le terrain et pourtant elle traverse cette plaine en réalisant le meilleur chrono. Elle revient à moins d’une demi-heure de Claudine et distance définitivement Catherine FORGET qui vit un véritable calvaire à l’arrière de l’épreuve. Catherine parvient à franchir le poste de contrôle avec 20 minutes d’avance sur l’horaire limite, mais dans une concertation raisonnable avec ses accompagnateurs, l’amie de Corinne DOLS « rend les armes » au 180ème kilomètre. Un courrier quelques jours plus tard m’informe qu’elle n’avait pas voulu refuser son invitation, mais elle n’avait pas récupéré d’une ancienne blessure. Catherine n’est pas du genre à baisser les bras et je souhaite qu’elle se soigne au plus vite pour revenir avec Corinne et pourquoi pas si le club de FEYZIN le permet, repartir toutes les deux en 2009. Les quatre marcheuses encore en lice ont parcouru les 180 kilomètres en 25h00, elles sont largement en avance par rapport à la distance sélective des 160 km en moins de 24h00.
Dans la catégorie élites, DVORETSKI retrouve un excellent tableau de marche et pointe à CHÂLONS avec une seule petite minute de retard sur l’horaire prévisionnel. Une fois encore il a été le plus rapide durant les 18 kilomètres depuis CONDE, mais il n’a pris que 2, 4 ou 6 minutes à ses trois poursuivants. Les quatre hommes de tête ne sont espacés que de 40 minutes au 180ème km et je sais que cet écart est insuffisant pour se sentir à l’abri d’une défaillance. D’autant que GIROD, OSIPOV et RODIONOV sont groupés en 11 minutes et vont donc se voir dans les grandes lignes droites à venir. Les deux premiers français COSTILS et NAUMOWICZ perdent régulièrement environ 1 mn au kilomètre et pointent respectivement à 1h31 et 2h23 du maillot jaune. Le trou est fait et il sera difficile de le combler avant SAINT-DIZIER, l’un et l’autre doivent penser que le podium est en train de leur échapper. DUFRIEN, BUNEL et BRUNET traversent un passage délicat, alors que Bernard FRECHENGUES continue sa remontée au classement. BERT est le 11ème et dernier marcheur à 180 kilomètres en moins de 24 heures. DIEN et MARSHALL ont stabilisé leur moyenne à un petit 7 à l’heure et l’anglais maintient sa marge de 40 minutes au PCS.
CHÂLONS EN CHAMPAGNE est bien plus qu’un simple poste de contrôle. Comme en 2005 et 2006, la Place du grand Jard est envahie dès le matin par les camping-cars suiveurs de la catégorie promotion. Les 11 concurrents invités vont prendre le départ à 17h00 pour se diriger sans interruption jusqu’à MIRECOURT. Il y a beaucoup de décontraction sous les arbres et les commentaires vont bon train sur les résultats du prologue effectué la veille jusqu’à VILLENEUVE LE COMTE.Certains marcheurs retrouvent le reste de leurs équipiers car plusieurs d’entre eux n’étaient pas au départ de NEUILLY et rejoignent l’équipe au départ de CHÂLONS. Les derniers adhésifs sont posés sur les véhicules et cette grande allée en terre grouillant de personnes en survêtement, de superbes camping-cars flambants neufs, et de sonorisations en pleins réglages me fait penser à la place des bords de Marne. Dès 15h00, les abords du contrôle voient l’effectif des spectateurs augmenter au passage de chaque marcheur élite.
Successivement Sergueï, Urbain, Dimitri et Alexeï sont ovationnés lors de leur passage. Ce coup de fouet salvateur est très éphémère pour ces marcheurs qui ont déjà 180kilomètres dans les jambes, mais les applaudissements et les encouragements sont toujours les bienvenus. Pour ma part et avec un grand plaisir, je fais le tour des popotes pour essayer de voir les marcheurs de la promo. En ce début d’après-midi, la sieste est quasiment la seule préoccupation de ces athlètes et chacun m’ouvre volontiers la porte pour discuter un instant. Ces banalités concernant le prologue, l’état des pieds, le déroulement de leur dernière nuit avant leur premier grand départ … Tous ces mots ont pour moi une grande importance car ils sont faits dans la plus grande intimité.Je dirige les podologues vers les véhicules de concurrents qui n’osent pas demander des conseils ou tout simplement montrer leurs pieds pour une ultime préparation avant de prendre la route. La plupart de ces jeunes marcheurs ont vu Alexandra et Alain lors du stage, mais est-ce par pudeur, par timidité ou peut-être par simple ignorance, ils n’osent pas les déranger. Le temps passe très vite et ma montre me rappelle que le départ est imminent. Franck arbore avec fierté son maillot « SPORT AKILEINE » de leader, d’autres osent se présenter avec de magnifiques chaussures neuves, mais tous ont un regard à la fois pétillant de bonheur et inquiet quant aux heures à venir.
Classement des élites à CHALONS EN CHAMPAGNE – 179,8 km : DVORETSKI 15h06 GIROD 15h35 OSIPOV 15h40 RODIONOV 15h46 COSTILS 16h37 NAUMOWICZ 17h29 DUFRIEN 17h39 FRECHENGUES 17h46 BUNEL 18h04 VARAIN 18h29 BERT 18h59 ALBRECHT 19h09 BRUNET 19h27 DIEN 19h33 MARSHALL 19h50
Classement des féminines à CHALONS EN CHAMPAGNE – 179,8 km : VARIN 18h49 ALVERNHE 19h13 ANXIONNAT 19h38 GUIZONNE 20h06 FORGET 21h40
15 petits kilomètres sont à parcourir pour rejoindre le contrôle de POGNY. Ils sont littéralement avalés par les promotions à plus de 9,15 de moyenne pour le meilleur alors que les féminines sont toutes à 5 et demi de moyenne. Entre les deux, les élites font de leur mieux pour rester dans un bon rythme. Le surprenant OSIPOV affiche une forme éclatante et à ma plus grande surprise, il a dépassé le suisse GIROD et a repris 5 minutes au leader de l’épreuve. 5 marcheurs seulement ont parcouru 195 kilomètres lors des 24 premières heures et ce chiffre correspond à ce que nous avions constaté durant les sélectives. Certains marcheurs ne sont pas à leur place. Ils ont sous-estimé leurs capacités et ils risquent de le regretter dans une centaine de kilomètres. Daniel DIEN est le grand bénéficiaire de cette portion à l’arrière du peloton, il a doublé Roger BRUNET qui n’est pas au mieux et a distancé sérieusement l’anglais MARSHALL qui flirte maintenant à 24 minutes de l’horaire limite.
Les féminines accusent la fatigue à l’approche du 200ème kilomètre et au-delà des 24 heures de compétition. Elles marchent toutes les quatre à moins de 6 à l’heure et la tombée de la deuxième nuit ne devrait pas les arranger. Il va falloir gérer le temps pour effectuer les 20 derniers kilomètres avant l’arrivée au repos de VITRY. La catégorie promotion est passée depuis belle lurette. L’ordre de passage est conforme à la logique, Franck GUILLEMANT ouvre la route, mais il ne compte qu’une minute d’avance sur un trio composé de Charles CHAMMARTIN, David RUELLE et Philippe THIBAUX. Un autre trio, Pascal THEVENIN, Laurent BOVIN et Patrick ASSELOS ferme le peloton à plus d’un quart d’heure.
Classement des élites à POGNY – 194,6 km : DVORETSKI 16h53 OSIPOV 17h22 GIROD 17h33 RODIONOV 17h47 COSTILS 18h47 NAUMOWICZ 19h51 DUFRIEN 20h06 FRECHENGUES 20h14 VARAIN 20h49 BUNEL 20h49 BERT 21h09 ALBRECHT 21h30 DIEN 21h44 BRUNET 21h49 MARSHALL 22h26
Classement des féminines à POGNY – 194,6 km : VARIN 21h27 ALVERNHE 21h49 ANXIONNAT 22h09 GUIZONNE 22h47
Classement de la promotion à POGNY – 42,9 km : GUILLEMANT 17h37 CHAMMARTIN 17h38 RUELLE 17h38 THIBAUX 17h38 DOUBLET 17h40 SCHAERLAECKENS 17h43 GENIN 17h44 CHATILLON 17h46 CYS 17h46 THEVENIN 17h53 BOVIN 17h54 ASSELOS 17h54
Quel plaisir pour les marcheurs de la promotion qui découvrent les petits villages entre POGNY et VITRY. A l’heure du dîner, les gens sont dehors et les brochettes au barbecue sont inscrites au menu de nombreux spectateurs. Les enfants sont aux anges et encouragent de leur mieux le défilé des marcheurs. En 20 kilomètres, l’ordre du classement a changé et c’est le guadeloupéen Charles CHAMMARTIN qui mène l’épreuve. A VITRY, il compte 1 minute d’avance sur David RUELLE, 3 sur Franck GUILLEMANT et 5 sur Philippe THIBAUX. Plus loin, Cédric DOUBLET a formé un trio avec Jérémy CYS et le belge Ludo SCHAERLAECKENS. Laurent BOVIN et Patrick ASSELOS sont toujours positionnés à l’arrière de la catégorie.
Rares sont les élites qui ont profité des applaudissements des spectateurs au bord de la route car seuls les cinq premiers franchissent le contrôle de VITRY de jour. OSIPOV est toujours le plus rapide et grappille encore 7 minutes à son compatriote DVORETSKI . RODIONOV pour sa part reprend 7 minutes au suisse GIROD. Ces quatre là se tiennent en une heure et la route vers SAINT-DIZIER risque de sceller le podium si l’un d’eux vient à craquer. COSTILS qui marche pourtant à bonne allure compte 1h15 de retard sur Urbain, NAUMOWICZ est une heure derrière Alain. FRECHENGUES a gagné une place en dépassant son copain de club DUFRIEN. Le calvaire de Pascal BUNEL continue et il perd deux places et plus d’une heure sur ses rivaux directs. Kévin MARSHALL doit absolument tout tenter pour tenir encore deux contrôles jusqu’au repos. A VITRY il n’a plus que 12 minutes de marge et le moindre arrêt pieds ou toilette pourrait lui être fatal.
Les féminines n’étaient pas concernées par l’horaire limite car elles avaient toutes une grande marge pour rallier leur repos dans le délai. La grande difficulté était de marcher sans se blesser, sans s’endormir, et en restant concentrées. A ce jeu, c’est Claudine ANXIONNAT qui a été la plus forte. En reprenant plus d’une minute au kilomètre à Sylviane, la vosgienne arrive à VITRY avec seulement 17 minutes de retard. Claudine a dépassé Dominique ALVERNHE toujours en délicatesse à ce moment de la compétition, et Jacqueline GUIZONNE arrive à VITRY à 2h17, fatiguée mais dans un état de fraîcheur assez surprenant. Les quatre marcheuses ne sont séparées que par 1h19 après 215 kilomètres et bien malin serait celui qui donnerait un pronostic du classement définitif à ce moment de l’épreuve. Il reste deux étapes décisives pour ces féminines et chacune peut s’écrouler ou se reprendre. L’épreuve est loin d’être terminée mais je déplore à nouveau qu’elles ne soient pas plus nombreuses.
Classement des élites à VITRY LE FRANCOIS – 215,1 km : DVORETSKI 19h20 OSIPOV 19h42 GIROD 20h13 RODIONOV 20h20 COSTILS 21h35 NAUMOWICZ 22h35 FRECHENGUES 22h55 DUFRIEN 23h02 VARAIN 23h39 BERT 00h17 ALBRECHT 00h25 BUNEL 00h42 DIEN 00h51 BRUNET 01h05 MARSHALL 01h48
Classement des féminines à VITRY LE FRANCOIS – 215,1 km : VARIN 00h58 ANXIONNAT 01h15 ALVERNHE 01h39 GUIZONNE 02h17
Classement de la promotion à VITRY LE FRANCOIS – 63,4 km : CHAMMARTIN 19h46 RUELLE 19h47 GUILLEMANT 19h49 THIBAUX 19h51 DOUBLET 19h59 CYS 19h59 SCHAERLAECKENS 19h59 CHATILLON 20h05 GENIN 20h13 THEVENIN 20h20 BOVIN 20h28 ASSELOS 20h29
En 2008 comme les années précédentes, VITRY-LE-FRANCOIS, sa municipalité, ses commerçants, ses associations et divers clubs sportifs avaient depuis longtemps préparé le passage de PARIS-COLMAR et de surcroit l’arrivée de nos féminines. Mais l’actualité se vit au quotidien et les évènements de la vie peuvent bousculer à tout moment les plans les mieux étudiés.
Depuis quelques jours, cette ville de la Marne est citée à chaque journal télévisé et dans la presse nationale dans la rubrique faits divers. Plusieurs véhicules ont été incendiés et les forces de l’ordre sillonnent les rues afin d’éviter tout débordement.
A 18h00, une heure seulement avant le passage du premier concurrent, le directeur de l’épreuve est convoqué par le Préfet pour une réunion de crise.
Doit-on laisser la compétition se dérouler normalement ?
Doit-on maintenir le passage de PARIS-COLMAR ?
Doit-on maintenir les animations ?